CHAMELOT & DELVIGNE

 

Le 7 juillet 1862 le gouvernement provincial Belge de la province du Brabant a enregistré un protocole aux dossiers de MM. J. Chamelot et H. J. Delvigne, demandeurs d’un brevet pour l'invention d'un revolver et résidant à St. Gilles près de Bruxelles.  L’obtention du brevet est accordée sans examen et aux propres risques et périls des déclarants, sans garantie pour la nouveauté et la valeur de l'invention ou de la précision de la description et sans fixation d'une situation juridique.

 Bruxelles; le 15 juillet 1862

Le ministre de l'Intérieur

 

Le premier brevet d’un revolver Chamelot et Delvigne est attribué. Les dessins déposés à l'office des brevets ont été signés : J. Chamelot, artisan, résidant à Liège et Henry Gustave Delvigne, officier d'infanterie, résidant Paris. J. Chamelot résidant actuellement chez Monsieur Fusnot à St. Gilles près de Bruxelles. Le premier revolver Chamelot et Delvigne, un six coups, étaient de construction et de forme assez étrange. C’était une arme de poche, pour cartouche 7,5 mm Lefaucheux. La carcasse et le barillet étaient composés de bronze et d’acier.

Henri Gustave DELVIGNE

 Fils de Charles Constantin Emmanuel DELVIGNE et de Thérèse MERLIN, Henri Gustave DELVIGNE est né à Hambourg, Confédération germanique le 10 avril 1800 (l'Encyclopaedia britannica indique 1799 par erreur). Il décèdera à Toulon, France, le 18 octobre 1876. Il fut l'époux en première noces d'Anne (ou Aimé) Héraïde HEBERT. A son décès il est dit veuf en seconde noce d'Antoinette LAPORTE.

 Chevalier de la Légion d'honneur le 27 décembre 1830. Il est dit lieutenant d'infanterie de l'ex-garde lors de son décès.

 Fin décembre 1932, début 1933, le commandant Georges Lacassie, directeur de la Revue d'infanterie, recherchait des renseignements sur cet officier pour le général Challeat qui souhaitait effectuer une étude sur l'intéressé. Je ne sais si cette étude a un jour paru.

 H.G. Delvigne est nommé par décret du 30 novembre 1866 officier de l'ordre impérial de la Légion d'honneur. Il est alors qualifié d'inventeur des flèches porte amarres de sauvetage, auteur de nombreux perfectionnements apportés dans les armes de précisions.

 Il semblerait que son acte de décès comporte une erreur sur le nom de sa seconde épouse. En fait, cette dernière devrait selon toute vraisemblance se nommer LAPOSTOL.

Jean Charles

 

 

De leur association une longue liste de brevets allait suivre.

En voici quelques uns.

Etant donné que Chamelot & Delvigne n’ont pas numéroté les différentes évolution des revolvers qu’ils ont créé, nous parlerons de "Variation" et non de "Modèle". Deux exceptions toutefois, les modèles 8 et 9 sont tous deux connus sous ces vocables, nous les appellerons donc aussi "modèle 8" et "Modèle 9"

Alain

 

1ière variation - juillet 1862 – brevet 12861

Le mécanisme qu’ils ont utilisé est une construction existant déjà et breveté en 1858 par le fabricant J. Chaineux

 

Une firme française fabrique le nécessaire pour recharger ce type de munition

Regardez ici : H & C Collection

 

 

 2ième variation – Septembre/octobre 1862 – brevet 13241

En septembre/octobre de la même année, Chamelot et Delvigne déposaient un brevet pour une amélioration de la construction originale. Un petit revolver de poche en deux versions différentes.

Toujours avec le même mécanisme de J. Chaineux.

 

3ième variation – Décembre 1862 – brevet 13658

En décembre 1862, Chamelot et Delvigne faisaient breveter encore une variation du premier modèle.

 

Chamelot Delvigne 4ième variation

Par Lockhoven

5ième variation - 30Mars 1863 – Brevet 14147

 

6ième variation

Par Lockhoven

7ième variation - 5 septembre 1863 – Brevet 14955

 En septembre 1863, un autre brevet additionnel a été délivré. Il a concerné cette fois-ci l’éjecteur. Ce revolver était un double action. Les dessins du brevet montrent le côté gauche et l'éjecteur.

 

LE MODELE 8 – 5 mai 1864 – Brevet 16152

L’amélioration suivante, soit la fameuse variation connue sous le nom MODELE 8 a été déposée au bureau des brevets le 5 mai 1864. Le modèle 8 est nettement plus grand que ses prédécesseurs. La came de blocage du barillet fonctionne comme une balançoire, elle est façonnée à une extrémité d’une griffe qui prend dans le barillet et de l’autre côté elle est prise dans une encoche dans le pied du chien.

De cette manière le barillet est bloqué fermement pendant que le chien s’abat.

 

Chamelot Delvigne Mod. 8

Merci à Jean Pol B. pour ces superbes photos

Un autre modèle 8

Gravé !

Photos Littlegun

LE MODELE 9 – 14 décembre 1865 – Brevet 18901

Le modèle 9 est un double action basé sur le cadre du modèle 8.

La grande différence consiste en un bouclier autour de l’arrière du barillet protégeant les broches des munitions

 

1869, variante du modèle 9 avec amélioration de l’éjecteur.

Mai/juin 1871, N°12, une conception très affinée.

Janvier/février 1873, quatorzième variation. Modèle introduit dans l'armée italienne.

Juin/juillet 1873, quinzième modification avec en plus un levier de soulagement. Introduit cette année là dans l’armée française.

1874, le barillet a été rendu plus léger de poids et de forme par six fraisages longitudinaux. Adopté par l’armée française comme modèle 1874.

Le modèle 1873 et 1874 sont les deux modèles qui ont été le plus fabriqués.  Ils ont été utilisés pendant les deux guerres mondiales.

Septembre 1893, dernière variation, la vis d'arrêt de la plaque de recouvrement de carcasse a été combinée avec un levier de soulagement.

 

31 Août 1869 – Brevet 26250

Première ébauche du futur modèle 1873

 

22 mai 1871 – Brevet 28821

 

23 novembre 1871 – Brevet 29664

 

Début 1873 - Brevet 31924

 

24 Juin 1873 – Brevet 32848

 

18 Novembre 1873 – Brevet 33283

 

Chamelot Delvigne M1873

 

Une firme française fabrique le nécessaire pour recharger ce type de munition

Regardez ici : H & C Collection

 

Une firme française fabrique le nécessaire pour recharger ce type de munition

Regardez ici : H & C Collection

C'est un 1873/74 ou pas  - pour être un 1873 - le barillet n'est pas cannelé /74 - bronzé noir, il faudrait les marquages officiels du fabricant officiel MAS (St-Etienne) du réglementaire français !

Pourquoi n'y a t'il pas de marquages - éviter les royalties, taxes et autres - cette arme semble n'avoir même pas été éprouvée parce qu'il s'agit d'un modèle inspiré du 1873/1874 fabriqué par un armurier quelconque avec une "amélioration" (Clef de démontage rapide ? ou, si c'est réellement une sûreté, vraisemblablement destinée au marché allemand qui aimaient cela).

Il est évident que le Chamelot-Delvigne, fabriqué par Pirlot Frères (voir site) a servi de base pour cette arme, mais aussi pour le modèle italien, 1872 suisse et quantité d'armes civiles avec ou sans variantes, Il y a un fabricant français "Gerest" de St-Etienne qui a fabriqué ce type d'arme avec clef d'ouverture à gauche, mais il n'est pas le seul - loin de là !

HPH

Chamelot Delvigne M1874

Revolver militaire mod. 1874 d’officier Chamelot-Delvigne, Manufacture d'Armes de Saint-Etienne, 11mm. Le M1874 diffère du M1873 parce que le canon est d’abord hexagonal, puis cylindrique. Le revolver a été en quelque sorte allégé.

Approximativement 36.000 de ces revolvers ont été fabriqués.

Chamelot Delvigne baby

Et un Chamelot Delvigne à percussion !

Merci à "MAGAZIN ROYAL" pour les photos.

Photos Littlegun

Retour "ARMES FRANCAISES"