Pidault

Il s'agit d'un des très nombreux modèles de carabines scolaires françaises, copies plus ou moins fidèles du Lebel, qui préparaient les écoliers à la "revanche de la défaite de 1870".

Tu trouveras en annexe un comparatif entre le Lebel scolaire qui figure sur le site et un autre extrait d'un article paru dans Fire !

Note que s'ils se ressemblent, ils ne sont pas identiques.

Celui du site a été breveté par PIDAULT C. en 1899 (je demanderai le brevet...).

La mention "La Francaise C.P. A Longue Portée" fait référence au type de cartouche .22 à percussion annulaire utilisé.

Bonne journée !

Michel (Belgique)

Il s'agit d'une carabine de tir scolaire, une arme très répandue en France à la "Belle Epoque". Utilisée, à l'origine dans les écoles française pour la formation au tir des jeunes enfants. Ce modèle a ceci d'intéressant qu'il est démontable (brevet Pidault). Pidault était un arquebusier parisien réputé qui a exercé de la fin du XIXe siècle au début du XXe.

Cordialement,

JP Bastié (France)

 

A la fin du siècle passé, les sociétés de tir ou de gymnastique pouvaient être dotées de trois types d’armes pour le tir à longue distance (150-200 mètres). D’abord le célèbre Chassepot de la guerre franco prussienne, adopté officiellement en 1866 et d’un calibre de 11 mm puis, après 1874, le fusil Gras, de 11 mm également, et enfin le fusil 1886 modifié 1893 de calibre 8 mm., dit " Lebel " du nom de son inventeur. Cette arme excellente, d’un poids raisonnable (4,180 kg), avec laquelle les tireurs obtenaient de brillants résultats, pouvait tirer jusqu'à une douzaine de coups par minute, ce qui représentait un progrès considérable par rapport aux trois ou quatre coups du Gras.

Pour les élèves, une carabine "La Française" était proposée par l’Union des sociétés de tir de France, crée en 1886, dont le rôle était d'organiser des championnats nationaux et scolaires, d'établir des records et de préparer la jeunesse à l'obtention du certificat d'aptitude militaire. L’arme, de calibre 6 millimètres, était prévue pour le tir à 10-12 mètres mais sur demande, la carabine pouvait être chambrée pour le tir à longue portée (150 à 200 mètres) ; dans ce cas elle employait une cartouche longue. Les élèves de l’école d’Albepierre disposaient, eux, d’un fusil système gras, modèle 1874 réduits, d'un calibre également de 6 millimètres.

Les armes de guerre pouvaient être cédées à titre de prêt par le ministère de la Guerre ou cédées à titre onéreux. Albepierre, par exemple, fit l’acquisition contre payement d’un fusil pour le tir à longue portée en décembre 1897, grâce à une souscription ouverte à cet effet. A son début, la société mixte de Murat possédait trois fusils modèle 1874-85. En 1891, l’Aurillacoise déclarait neuf fusils Gras, deux fusils Chassepots et quatre revolvers. Marcenat et Murat possédaient respectivement quatre et six fusils Gras.

Après 1908, les S.A.G. pouvaient disposer du fusil 1886 modèle 93. Ce fut le cas en juillet 1911 pour la S.A.G. d’Albepierre qui disposa de fusils Lebel pour son concours annuel.

L’instruction d’avril 1892 permettait aux sociétés mixtes de tir de percevoir à titre de prêt au maximum dix fusils Gras modèle 1874-85 ou 1885 et dix fusils ou mousquetons modèle1874 M 80 et quatre revolvers. Les fouilles pratiquées dans le talus au devant de la fosse des pointeurs construite en 1911 par "La Montagnarde" montrent très clairement que la société de tir d'Albepierre n'avait pas ou n'avait plus en 1911 de fusils Chassepot ou Gras (ou pas de munitions pour ces armes), car aucune balle de calibre 11 mm n'a été retrouvée dans le talus. En cas de mobilisation, la réintégration des armes devait être immédiate et sans préavis, cependant il est possible que les armes prêtées n’aient pas été rendues car en décembre 1914 le ministre de la Guerre invita les généraux commandants les régions à mettre des armes et munitions à disposition des sociétés de tir.

Les demandes de cartouches, à titre onéreux, devaient être adressées au général commandant le corps d’armée. La délivrance de munitions à titre gratuit pouvait être accordée sans dépasser annuellement 30 cartouches par homme. A partir de 1908, il est alloué chaque année gratuitement 40 cartouches pour les membres militaires et les jeunes gens âgés au moins de 17 ans, et 20 cartouches pour les civils et les élèves des sociétés scolaires âgés de 15 à 17 ans.

A l'origine la balle du fusil Lebel (longueur 30,5 mm ; diamètre 8,17 mm.) se composait d'un noyau de plomb durci et d'une enveloppe de "maillechort" (invention de Messieurs Maillot et Chorier) : alliage composé à 95 % de plomb et 5 % d'antimoine. Cet alliage était fondu et coulé dans des moules à balles puis les noyaux étaient comprimés et vérifiés avant d'être réunis à l'enveloppe. L'enveloppe était formée d'un alliage à 80 % de cuivre et 20 % de nickel ou bien de cuivre pur. La balle était très légèrement conique et se terminait par un léger méplat de 4 mm qui disparaîtra en 1890 au profit d'un sommet arrondi. Aux vitesses atteintes par ces projectiles de nombreux incidents de tir furent constatés par déchirement de l'enveloppe entraînant le " déchemisement " partiel de la balle. Ces incidents conduisirent à la fabrication de balles en laiton massif à partir de 1898. Les fouilles réalisées à Albepierre révèlent en effet la " fragilité " des premières balles du Lebel.

Sylvain Devaud (Suisse)

 

Carabine scolaire type « Lebel »

En 1894, le ministère de l’Instruction publique charge une commission d’ouvrir un concours pour la fabrication d’une arme d’instruction pouvant tirer la cartouche « 6mm bosquette », 10 modèles seront proposés dont un par l’ "Union Nationale des Sociétés de Tir de France" modèle "la Française".

Ce modèle sera un des 2 modèles retenus, après modification du cran de mire pour être conforme à celui du « Lebel ».

En août1894 la « scolaire » devient une arme réglementaire bien que ne faisant pas partie de l’armement de l’armée française.

Plus de 80 armureries fabriqueront des armes de ce type en 6 mm et 22 LR.

HPH (Belgique)

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