Evolution des projectiles d’armes feu, de la balle sphérique à la balle à jupe de type MINIE.

L’histoire attribue à l’anglais GREENER le mérite d’avoir eu le premier, en 1835, l’idée d’utiliser une balle de forme oblongue ou ovoïde, percée d’une cavité que bouchait une sorte de clou conique. Elle ouvrait la voie à une longue recherche sur la forme idéale pour de grand progrès balistique visant à supplanter la balle sphérique.

L’aboutissement de cette recherche se terminera en 1898 avec la balle de type "D" De DESALEUX – issue des travaux de PIOBERT.

Depuis le premier fusil, le modèle 1717, l'absence de manufacture bien outillée et d’une standardisation générale, et cela jusqu'au modèle 1763/66, fait qu’il faudra attendre le 1777 avec la réforme de GRIBEAUVAL pour voir les choses évoluer. Entre ses dates les pièces des armes françaises n'étaient pas interchangeables, et leurs munitions disparates aux niveaux des calibres, allaient de 15.5 à 16.8mm. Les diamètres des canons étaient plus qu'aléatoires.

En 1777, sous l’égide de GRIBEAUVAL, le contrôleur H. BLANC, transfuge de la manufacture de CHARLEVILLE, mis au point le célèbre fusil 1777, en innovant avec l’interchangeabilité des pièces et de nouvelles méthodes de fabrications et techniques d’assemblages. GRIBEAUVAL unifiait dans le même temps aussi l’artillerie.

Il unifie les calibres ; les fusils auront le calibre de 7 lignes 9 points (17.5mm) et tireront la balle de 7lignes 4 points (16.5mm), soit une balle de XVIII à la livre de Paris (489g).

Ce calibre restera standard jusqu’en 1816 ou le fusil passera au calibre de 18 mm (XVI à la livre de Paris) et il tirera une balle de 17.5 mm. Le vent de 5 dixièmes de millimètre sera comblé par le calepin de papier de la cartouche. Pour plus de précision je ne fait état que des armes longues d’infanterie ; certain calibre de cavalerie, artillerie, gendarmerie, reste fidèle au 17.6 et 17.8mm. Ce sera aussi le cas des armes de poings en calibre 17.6.

Comme les balles suivront l’évolution ce ne sera qu’une question de cote au niveau du diamètre de celles-ci.

Deux planches avec l’évolution progressive des balles

Planche 1

Les balles primitives sphériques auront un grand record de longévité (chasse) dépassées du coté militaire, ou elles vont laisser leurs places aux nouvelles ogives de type Minié. L’anglais GREENER inaugure, avec ses recherches relatives à la précision du tir, une course à l’armement spécifique du domaine militaire dans l’espoir de stabiliser les balles. Vont suivre la balle à clou (86), le clou empenné (87) et la balle à sabot de bois. Créée dans le but de supprimer le vent causé par la différence de calibre du fusil et de sa balle (96), cette technique ne survivra pas, les sabots se fendaient dans les canons lors du tassement par la baguette ou le tir.

L’on eu alors l’idée de faire un sabot de plomb plus adapté a cette ogive, (97) la fabrication en était malaisée, les essais n’eurent pas de suite.

Vient ensuite la balle NESSLER (fig. 88, 89, 90) dérivée de la balle à clou – c’est la première fois que l’on distingue une jupe expansive qui, lors du départ du coup sous la pression des gaz, venait épouser les parois du canon (de telles balles ont encore été utilisées en notre siècle comme balles de chasse.

Les figures suivantes, 91, 92, 93, 94 représentent les formes expérimentales destinées par leurs inventeurs, à se visser dans l’air. Idée qui ne résolvait pas le problème du "vent" dans les canons lisses avec des projectiles sous calibrés.

95 Vue en coupe d’une carabine à chambre rétrécie.

Note : la balle à sabot a été testée dans les carabines Mle 1837, 1840 et 42, ainsi que les fusils de rempart Mle 1838, 40 et 42.

Planches extraites de l’ouvrage du Lt. Colonel J. Capdeviélle,  Paris 1871.

Planche 2

Viennent ensuite les balles DELVIGNE, la balle à sabot métallique MINIE, la balle NESSLER, utilisée dans les armes Mle 1853.

Les études passent ensuite (recherche sur les effets gyroscopique de FOUCAULT en 1852) par la balle de la garde, puis le Mle 1857, puis 1859. Pour aboutir au 1863, le dernier projectile pour fusil de gros calibre français sera le Mle 1867 du fusil dit à tabatière.

Première arme a chargement arrière par une culasse et a percussion centrale - Ces balles de gros calibres eurent la sanction d’un conflit majeur, celui de la guerre de sécession. Leurs avantages se révélèrent tels qu’ils surclassèrent définitivement la balle sphérique et son engin lanceur. De tels projectiles, tous calibres confondus, furent utilisés dans les armes longues de l’époque, les plus petits calibre (58) surclassaient les plus gros (de 18 à 20mm Minié). C’est alors qu’apparu la notion de calibre à prévaloir sur la notion de poids, et à partir de 1870, on ne parlera plus de projectile en terme de poids mais de calibre.

L’expérience du gyroscope de FOUCAULT avait montré que la stabilisation d’un projectile sur sa trajectoire lui était donnée par une impulsion différente de celle qui servait à le propulser, c'est-à-dire par la vitesse de rotation. D’où une nouvelle étude, celle des rayures des canons, et la réduction du pas de ceux-ci 6 m, 2 m ,55cm.

Balles ovoïdes  de GREENER, encore en vogue en 1870 avec le fusil DREYSS – en dessous son concurrent, celle du Fusil Français le Chassepot de 11mm 

 

Quelques illustrations photographiques de projectiles de ces époques du passé.

Balles sphériques retrouvées sur les champs de bataille de la Champagne, la plus grosse fait 20mm pour fusil Autrichien Mle 1740, quelques 18mm Anglaises et un assortiment de françaises de calibre 16.5 et 17.5.

Balles à jupe Mle 1857, évidement en triangle, de calibre 17.6mm

Balles à jupe Mle 1863 pour fusil 1822 t Bis et 1842 t.

Balles Autrichienne de 20mm MINIE.

Balles Minié pour fusil Mle 1867.

Réalisé avec l’aide de documents anciens.

Support technique : "@lain de www.littlegun.be".

Un autre @lain aux dessins des projectiles.

Pour les amateurs d’histoires et de tir à l’arme ancienne

Ardennes juillet 2010-07-29                           @glt08

 

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