Historique de la carabine 1908 de la gendarmerie du Canton de Fribourg.

Extrait du journal officiel

Vu :

Le budget de la Direction de la Police pour l’exercice1924 ;

Les rapports adressés par le Commandant de la gendarmerie à la direction de la Police, en date des 22 novembre 1923 et 20 janvier 1925 ;

L’art.54 de la loi du 12 mars1850 sur l’administration de la fortune publique et la comptabilité ;

Considérant :

Dans un rapport du 22 novembre 1923, le Commandant de la gendarmerie signalait à la Direction de la Police que le fusil dont le corps de gendarmerie est actuellement armé a été acheté en 1872 ; c’est un ancien modèle qui ne se fabrique plus et pour lequel on ne peut plus se procurer de munition ;

Cet état de choses ne pouvant pas durer, le Commandant de la gendarmerie s’est mis en relation avec la fabrique fédérale d’armes pour l’achat d’un nouveau fusil. Par lettre du 20 courant, le Commandant fait savoir à la direction de la Police que la fabrique fédérale peut livrer des mousquetons qui ont servi aux essais lors de la transformation du fusil en 1908-1911 ; ils correspondent presque entièrement au modèle adopté actuellement pour les mitrailleurs et la cavalerie et ils seraient livrés, après avoir été remis en état, au prix de 90 fr. pièce ;

Le Commandant fait remarquer que l’occasion est favorable et qu’elle ne se retrouvera plus ; il propose donc l’achat de 130 fusils au prix indiqué, ce qui représenterait une dépense de 11.700 fr. à prélever sur le budget de l’exercice 1924 ; les accessoires, soit la remise en état et la transformation de la baïonnette actuelle pour l’adapter au nouveau fusil, seront payés sur le budget de l’année courante ;

Le crédit affecté au corps de la gendarmerie pour l’année 1924 solde par un bénéfice de 11.773,40 F ; en procédant à l’achat en question, dont la nécessité est reconnue, le budget ne sera donc pas dépassé. Il y a lieu de donner suite à la demande du Commandant de la gendarmerie ; sur la proposition de la direction de la police

Arrêté :

Article premier.

Le Commandant de la gendarmerie est autorisé à faire l’achat de 130 mousquetons, aux conditions indiquées.

Art.2 Le poste budgétaire, section II, art.2 « Armement, équipement », est augmenté de la somme de 11.700fr.  et la Trésorerie d’État est autorisée à verser immédiatement cette somme au Commandant de la gendarmerie.

Art3 Le présent arrêté sera communiqué :

a) À la direction de la police, pour elle et le Commandant de la gendarmerie ;

Caractéristiques techniques.

Constructeur et Fabricant : Waffenfabriek Berne modèle d’essais 1908.

Numéro de l’arme étudiée : 11

Type de culasse : rectiligne à mouvement rotatif, modèle 1896 avec trois trous d’allégement

Calibre et cartouche : 7.5 x 55 modèle d’essais 1908.

Mode de mise à feu : percussion centrale.

Modes de tir : répétition et en coup par coup.

Vitesse du projectile : 760m/s

Longueur de l’arme sans la baïonnette : 1120mm.

Poids de l’arme vide et sans accessoires : 3950 Kg

Longueur du canon : 592mm.

Nombre et dimensions des rayures : 4 au pas de 270mm

Alimentation en cartouches : magasin de 6 cartouches placées en deux rangées.

Hausse : à joues profilées et incurvées graduées de 100 à1500 mètres, valeur des graduations 100 mètres.

Guidon : Protéger par des joues droites il est fixer sur un porte guidon, dans une rainure en queue d’aronde usinée en biais par rapport à l’axe de l’arme.

Fût : en noyer avec garde-main.

Baïonnette : Fabrication spéciale pour la police.

Poinçons et Marquages : sur la culasse le poinçon d’épreuve de pression soit 3700/3900 Kg /cm2  ainsi que  le poinçon « B » sur le dessus du tonnerre, on pense que c’est un marquage pour le tir d’essai.

En dessous du canon, on aperçoit le poinçon du fabricant Hämmerli & Hausch, figure également le numéro de fabrication du canon.

Sur la culasse  et toutes les pièces : on y voit la croix suisse comme marque d’acceptation.

Sur la monture et le garde-main : là où prend place le canon, le poinçon fédéral d’acceptation et le numéro de l’arme,

Remarques : afin que l’arme puisse être portée à l’épaule la monture a été modifiée, et la grenadière, ainsi que le battant changé.

Les baïonnettes ont été fabriquées par l’atelier mécanique de R.Ortlieb de Fribourg à partir des Baïonnettes qui équipaient les mousquetons Vetterli de la police.

Max.

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