Mousqueton Vetterli modèle 1870 pour la Police du Canton de Fribourg

Historique

Le 27 mars 1871, le Conseiller d’état fribourgeois Eugène de Buman (1831-1890) est nommé commandant de la police cantonale fribourgeoise.

Eugène de Buman était déjà engagé au service du royaume de Naples de 1850 à 1859, pendant son service il fut convaincu par l’évolution des armes modernes.

Son service terminé, son travail de géomètre (1862-1871) ne l’empêcha pas d’en suivre l’évolution.

D’autre part, il était spécialiste d’infanterie à l’état-major général en 1861, (Lieutenant-Colonel en 1870, et Colonel en 1881)

A peine installé, il constitue un dossier sur l’achat de nouvelles armes, car son corps de police est actuellement armé du mousqueton 1848 et du pistolet 1851, le tout à percussion.

Lors de ses différents voyages d’études, il en déduit que ce serait une arme du système Vetterli qui conviendrait le mieux, restait à choisir si c’était le mousqueton ou la carabine.

Ses supérieurs ainsi que Monsieur Phillipe Fournier, Conseiller d’état et responsable de la Police Cantonale lui confirma son appui pour ce nouvel achat.

Commande et livraison des armes

 Le Conseil d’état a décidé en date du 9 janvier 1872 de passer commande à la maison SIG Neuhausen de 125 mousquetons Vetterli avec baïonnettes et accessoires.

Le prix de la carabine est de Fr. 90.--,

Le prix du mousqueton est moins cher de Fr. 10.--, c'est une des raisons pour laquelle on a choisi le mousqueton, qui en plus a démontré d'excellents résultats de tir sur 400 pas.

Une commande supplémentaire de 10 mousquetons a été passée le 27 janvier, ceci dans le but de fournir 12 pièces aux gardiens de prison.

Un changement du contrat de livraison, qui malheureusement n'est plus trouvable exige que Fribourg soit présent aux essais de tir et à la vérification des armes.

La responsabilité de la fabrique cessera dès l'acceptation des armes contrôlées et poinçonnées, d'autre part les armes devront être payées au comptant.

Le Département Militaire Fédéral, sur demande du Gouvernement de Fribourg, offre la gratuité du poinçonnage des mousquetons.

Le Conseil d'état de Fribourg les remercie en date du 7 février.

Au contrôle de la livraison, Fribourg constate que les armes ne sont pas conformes à la commande.

Réclamation

 Le gouvernement forma une commission d'experts le 7 juin avec comme membres, le contrôleur en chef fédéral Schmied, le colonel Wieland et le Commissaire cantonal de Guerre Wuilleret qui constata l'absence de la bague centrale (porte-bretelle).

Cette absence ne garantit plus la sécurité exigée, la raison de cette erreur se trouve probablement dans l'interprétation non technique du contrat "porte-bretelle".

(Nb : le porte bretelle est fixé sur l'embouchoir, en général, il est sur la bague centrale, il semblerait que l'erreur soit là, probablement un problème de traduction).

Le Conseil d'état sur avis des experts et du département de la Police propose le 17 juin de refuser les mousquetons ou de faire poser les "portes-bretelles" gratuitement par la fabrique.

Pour mémoire, le Commandant de Buman avait été envoyé à Neuhausen, montait le "porte-bretelle" sur l'arme existante, le règlement financier n'est pas connu.

 Descriptif et marquages de l’arme

Type d’arme : Mousqueton Vetterli 1870

Nº de l’arme : 95

Longueur de l’arme : 1144mm

Longueur du canon : 683mm

Calibre : 10,4mm

Mise à feu : Percussion annulaire

Vitesse du projectile : 430m/s

Capacité du magasin : 7 cartouches plus 1 dans l’auget

Hausse marquée : 100-800 pas ou 75-800m

Porte bretelle fixée sur l’embouchoir, une des raisons pour faciliter le port du mousqueton sous la pèlerine

Marquages sur la boîte de culasse

Nº de l’arme : 95

Fabricant : Société industrielle suisse + Système Vetterli.

Poinçons de contrôle

Sur le canon, sur le fût et sur la crosse. + Poinçon du chef contrôleur

S Colonel R Schmidt 1864 à 1874

Poinçon de contrôle + poinçon dès 1872.

V Initiales J D

Arme utilisée par la police et les gardiens de prison du canton de Fribourg.

Quantités fabriquées : 135 armes.

Quantités recensées 26 armes dont 2 en Belgique.

Numérotation et attribution :

 Ces mousquetons portent les numéros de série de 1 à 135.

Ils ne portent pas de poinçons ni de numéros cantonaux.

Ils ont été attribués sous les numéros de fabrication.

La bretelle est en cuir brun, largeur 27 à 30 mm.

Baïonnette :

Quadrangulaire à douille modèle 1863/1871 mais avec un diamètre intérieur de douille de 17,7 mm adaptable sur le canon sans jeu.

Longueur totale 547mm. Longueur de la lame 480mm.

 Max.

Mousqueton Vetterli

Pour le corps des Gardes-frontières

Descriptif et marquages de l’arme

Type d’arme

Nº de l’arme

Longueur de l’arme

Longueur du canon

Calibre

Mise à feu

Vitesse du projectile

Capacité du magasin

Hausse à cadran graduée de

Mousqueton Vetterli 1869/1870

23885

946 mm

486 mm

10,4 mm

Double percussion annulaire

375m/s

6 cartouches plus 1 dans l’auget

225 m à 1000 m

Modèle 1869/1871

Pas des rayures

Nombres des rayures

Poids non chargé

660 mm à droite

4

3,900 Kg

Marquages sur la boîte de culasse :

Nº de l’arme    23885

Fabricant          W v Steiger à Thun

Poinçon de contrôle :

Sur le canon, la culasse, la Hausse, le pontet et l’embouchoir :

La lettre D surmontée de la croix suisse (En usage à partir de1867)

Sur le canon :

La lettre E surmontée de la croix suisse. (En usage à partir de 1867)

Sur le tonnerre du canon :

Le chiffre 3 surmonté de la croix suisse.

Particularité :

Poinçon du canton de Berne sur le canon devant la Hausse.

Le guidon fait partie de l’embouchoir, et est fixé à demeure.

Initiales sur le canon : A 77

L’arme est dépourvue de baïonnette.

Ces mousquetons à répétition furent obtenus par raccourcissement de fusils à répétition modèle 1869/70 ou 1871. Jusqu’à présent, on n’a pu trouver aucune donnée sur leur utilisation dans les archives. On n’est pas loin de supposer qu’il s’agissait d’une arme destinée au corps des gardes-frontières. L’équipement de transport correspondrait à cette destination d’utilisation.

MAX

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