Armes de Poing Iconiques du Cinéma et de la Culture Pop

 

Troisième Partie

(voir Colt SAA 1873 pour la première partie)

(et Smith & Wesson M29 pour la deuxième partie)

 

My Name is PPK. Walther PPK !

 

Le pistolet Walther PPK (Polizei Pistole Kriminal), a été commercialisé à partir de 1931 par la fabrique d'armes Carl Walther GmbH. C’est en fait une déclinaison en version compacte du Walther PP (Polizei Pistole) au catalogue depuis 1929. Le plus souvent en calibre 7,65 Browning, ces deux pistolets semi-automatiques à platine double action et à chargement par recul connurent un succès immédiat auprès des forces de police de plusieurs pays.

 

 

Les deux modèles furent utilisés par l’armée allemande et les dignitaires nazis durant le second conflit mondial. Adolf Hitler se serait suicidé avec son Walther PPK personnel le 30 avril 1945 après avoir avalé une capsule de cyanure de potassium.

 

Après la fin de la deuxième guerre mondiale, et malgré les souvenirs délétères laissés par ses principaux utilisateurs entre 1939 et 1945, les caractéristiques du PPK lui donnèrent un second souffle auprès de plusieurs services secrets ou de police. En effet, son petit gabarit permet un transport discret dans une poche. Chambré en munitions de petit calibre (7,65 en général, mais aussi 380 ACP, 22 LR et plus rarement 6,35), c’est une arme efficace, bien faite et dotée d’une sûreté de son chien apparent. Même les services secrets israéliens furent séduits par les qualités du Walther PPK (voir photo 2).

 

De nombreuses copies et imitations ont été produites par diverses firmes, y compris en calibres à blanc (photo 3) et en quasi-armes inertes ou Airsoft (photo 4).

 

Au cinéma, le contexte historique des années 40 amène logiquement le Walther PPK à participer à plusieurs films de guerre consacrés à cette période. Ainsi, dans "La Nuit des Généraux" d’Anatole Litvak (1967), c’est avec ce pistolet que le Général nazi Wilhelm Tanz (Peter O’Toole) assassine le Colonel Grau (Omar Sharif). On le voit doté d’un silencieux aux mains de Richard Burton et Clint Eastwood dans "Quand les Aigles Attaquent" de Brian G. Huton en 1968. Dans "L’Aigle s’est Envolé" de John Sturges (1976), c’est Robert Duvall qui en est muni dans le rôle d’un Colonel allemand. Il sera même utilisé par Diane Kruger dans "Inglorious Basterds", film déjanté de Quentin Tarantino en 2009.

 

Mais la légende du Walther PPK vient d’une certaine saga de films d’espionnage…

 

Bond, James Bond…

 

Issues de l’imagination du romancier anglais Ian Fleming (1908-1964), les aventures du Commander James Bond, alias agent 007, sont à l’origine de la plus longue saga du cinéma mondial. Les 25 films de la franchise, depuis "James Bond 007 contre Dr No" en 1962 (de Terence Young) jusqu’à "No Time to Die" en 2021 (de Cary Joji Fukunaga), rassemblent plusieurs générations de fans devant les écrans. La notoriété des 6 acteurs ayant interprété le rôle leur vaut l’honneur d’être immortalisés dans le Musée de cire de Madame Tussauds à Londres, ainsi que sur un somptueux bloc de timbres de collection de la Royal Mail (Photo 6).

 

Le premier d’entre eux, Sir Sean Connery (1930-2020) eut le privilège d’établir les fondations devenues classiques de la série : répliques sarcastiques, scènes de casino, flirts avec Miss Monneypeny, James Bond’s girls aussi sexy que faciles, vodka-martini (au shaker, pas à la cuillère), Aston Martin truffée de gadgets… et Walther PPK qui l’accompagne dans tous ses films et qui sera repris par ses successeurs. Rappelons cependant que ce pistolet n’est pas la première arme de James Bond. C’est en effet en critiquant son Beretta modèle 418 en calibre 6,35 "Joli et léger dans un sac de dame, mais sans effet de choc", que le Commandant Boothroyd (alias Q) lui impose le choix du Walther au début du premier film "James Bond 007 contre Dr No". C’est en fait sur la suggestion d’un lecteur que Ian Fleming décida de munir son héros d’un Walther PPK, censé être un pistolet plus "viril" que le Beretta.

 

L’impact de ce premier opus auprès des spectateurs est immédiat, qui restent stupéfaits devant la modernité et l’originalité du héros comme de l’intrigue. Sean Connery réendossera le costume de l’Agent 007 pour cinq autres films de la franchise et un dernier opus non-officiel :

 

« Bons Baisers de Russie » de Terence Young (1963)

« Goldfinger » de Guy Hamilton (1964)

« Opération Tonnerre » de Terence Young (1965)

« On ne Vit que Deux Fois » de Lewis Gilbert (1967)

« Les Diamants sont Eternels » de Guy Hamilton (1971)

« Jamais plus Jamais », non-officiel, d’Irvin Kershner (1983)

 

L’immense succès de la série provoque rapidement une déferlante d’objets dérivés de toutes sortes, sous licence ou non. De nombreux exemples paraissent encore aujourd’hui à l’effigie de Sean Connery armé de son Walther PPK ou du pistolet à plombs Walther LP 53 qu’il porta lors d’une séance de photos promotionnelles à l’occasion de la sortie de "Bons Baisers de Russie". Les photos 8 et 9 présentent une sélection de ces objets de la pop culture disponibles pour les fans.

 

Les amateurs peuvent également se procurer des figurines d’échelles variées à l’effigie de Sean Connery dans le rôle de 007 (Photo 10), conçues avec plus ou moins de réalisme… mais toujours munies de son pistolet !

 

Autres Films et Séries

 

Le Walther PPK apparaît régulièrement dans plusieurs films de la série du Dr Mabuse, par exemple dans "Les Mille Yeux du Dr Mabuse" de Fritz Lang en 1960. Le cinéma français ne l’ignore pas en le mettant dans les mains de Gérard Depardieu dans "Le Choix des Armes" d’Alain Corneau (1981) et de Jean-Paul Belmondo dans "L’As des As" de Gérard Oury (1982). Clint Eastwood l’utilise en arme de "backup" dans "Pink Cadillac" de Buddy Van Horn en 1989. L’ineffable Rowan Atkinson, lorsqu’il troque son personnage de Mister Bean pour le rôle de l’espion gaffeur et maladroit Johnny English dans ses pastiches de James Bond, en est logiquement doté dans "Johnny English, le retour" d’Oliver Parker (2011).

 

Le Walther PPK est surtout mis en valeur dans "Les Infiltrés" de Martin Scorcese (2006) où il accompagne Leonardo DiCaprio (dans le rôle de l’agent infiltré Billy Costigan) tout au long du film. Son ennemi, le policier ripou Colin Sullivan joué par Matt Damon, le récupère dans l’une des dernières scènes.

 

Sur le petit écran, on retrouve le Walther PPK dans de nombreuses fictions et téléfilms, notamment dans la série culte "X-Files" de Chris Carter, où l’agent du FBI Dana Scully (interprétée par Gillian Anderson) l’utilise de façon récurrente.

 

Mais n’oublions pas l’essentiel : Bond Reviendra !

 

Et quel que soit l’acteur (ou l’actrice ?) qui l’incarnera, nul doute qu’il sera accompagné de son fidèle pistolet Walther PPK…

 

Remerciements

 

Si ringrazia il Sig. Federico Mauro, multimedia designer e artista, per l'autorizzazione alla riproduzione delle immagini, pubblicate nel suo website intitolato « Famous Guns » (https://federicomauro.eu/famous-guns).

 

The author wish to express his gratitude to Madame Tussauds Museum (London) and Midi-Evil Studios for allowing reproduction of their wax figures (Photos 6 & 13).

 

Pour en Savoir Plus

 

Pour éviter tout risque de litige sur les droits de reproduction, nous avons choisi (à regret) de ne pas représenter d’images, d’affiches ou de photos d’acteurs des films cités, hormis les reproductions d’objets dérivés. Cependant, le site spécialisé « Internet Movie Firearms Database » permet d’accéder à des milliers d’informations et de photos dans ce domaine : https://www.imfdb.org/wiki/Main_Page.

 

Pour les biographies des personnes citées et toutes les informations sur les films :

https://www.wikipedia.org/

 

Sources Internet sur le Walther PPK :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Walther_PP

https://www.imfdb.org/wiki/Walther_PP_Pistol_Series#Walther_PPK

 

Articles de magazines en français sur le Walther PPK :

Par Luc Guillou, Gazette des Armes N°344, juin 2003, N°345, juillet-août 2003 et N°346, septembre 2003.

 

Jean-Christophe Plaquevent

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