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		Armes de Poing Iconiques du Cinéma et de la Culture Pop 
		 
		
		
		Sixième 
		
		Partie 
		 
		
		
		 
		 
		 
		 
		 
 Le Derringer Remington 
		« Over & Under » Modèle 95 
		
		Le terme « Derringer » désigne un petit 
		pistolet de poche, compact et aisément dissimulable, souvent assimilé à 
		l’arme de la dernière chance. Ce nom vient de celui de l’armurier 
		américain Henry Deringer (1786–1868), qui a fabriqué l’un des 
		premiers pistolets à percussion de cette famille, le Deringer 
		Philadelphia de 1835 à 1868.  
		 
		 De nombreuses variantes ont ensuite été produites par d’autres 
		fabricants sous le même nom mais curieusement orthographié avec 2R 
		(Derringer et non plus Deringer). Certains modèles disposent de deux, 
		quatre ou même six coups, le calibre étant variable. 
		 C'est avec un Deringer Philadelphia que fut assassiné Abraham Lincoln 
		(1809-1865), seizième président des USA, le 14 avril 1865 par John 
		Wilkes Booth, un activiste confédéré. 
		 De bonnes répliques de ce pistolet sont aisément disponibles, montées 
		ou en kit, tirables ou inertes. 
		 Au cinéma, le Derringer Philadelphia apparaît évidemment dans les 
		films où est mis en scène l’assassinat du président Lincoln. Dans 
		« Benjamin Gates 2 : Le Livre des Secrets » avec Nicolas Cage et Diane 
		Kruger dans les rôles principaux, l’une des premières scènes du film le 
		montre aux mains de l’assassin John Wilkes Booth (interprété par 
		Christian Camargo). Mais le pistolet le plus emblématique de la famille des Derringers 
		est sans conteste le Remington « Over & Under », souvent également 
		appelé Double Derringer, produit par la firme fondée par Eliphalet 
		Remington (1793-1861) à partir de 1866 jusqu’en 1935. Durant cette 
		période, plusieurs variantes ont été réalisées qui se distinguent par 
		les marquages et la présence ou non d’un extracteur. L’arme est conçue 
		pour un calibre de 41 RimFire (RF). Sa ligne élégante est 
		caractéristique et immédiatement identifiable. C’est un modèle à deux 
		canons superposés, à ouverture vers le haut pour le chargement et le 
		déchargement. La finition peut être bronzée, nickelée, dorée, gravée et 
		les plaquettes sont en divers matériaux comme le gutta-percha, ou le 
		nacre et l’ivoire pour les exemplaires de luxe. 
		 Au cinéma, le Derringer Remington apparaît très logiquement dans 
		plusieurs Westerns. Dans « Quatre du Texas » de Robert Aldrich (1963), 
		Dean Martin le dissimule à l’intérieur de son Stenson. Lee Van Cleef, 
		dans le rôle du colonel Mortimer, l’utilise lors d’un duel avec Klaus 
		Kinsky interprétant un hors-la-loi dans « Et Pour Quelques Dollars de 
		Plus » de Sergio Leone (1965). 
		En France, la comédie « Lucky Luke » (réalisée par James Huth en 
		2009), librement inspirée des Bandes Dessinées de Morris, le montre aux 
		mains de Michaël Youn dans le rôle de Billy the Kid. On le voit 
		également à plusieurs reprise dans la remarquable série télévisée 
		« Deadwood » de la chaîne HBO. Enfin, dans « Django Unchained » de 
		Quentin Tarantino (2012), c’est avec un de ces Derringers que le Dr King 
		Schultz (Christoph Waltz) exécute l’esclavagiste sadique Calvin Candie 
		(Leonardo DiCaprio). Dans ce dernier cas, il s’agit cependant d’un 
		anachronisme car l’intrigue se déroule en 1858, soit 8 ans avant la mise 
		en production de cette arme. De plus l’arme utilisée dans le film 
		dispose nettement d’une bande ventilée, ce qui indique que 
		l’accessoiriste a eu recours à une réplique moderne, probablement du 
		fabricant Cobra, plutôt qu’à un pistolet Remington d’époque. 
		 Quelques apparitions notables hors du cinéma de Western peuvent être 
		mentionnées, comme dans « La Momie » (de Stephen Sommers en 1999) aux 
		mains de John Hannah, et dans « Mort sur le Nil », adaptation d’un roman 
		d’Agatha Christie avec David Suchet dans le rôle du détective Hercule 
		Poirot… Lequel, on se doit de le rappeler autant de fois que nécessaire, 
		est de nationalité belge, pas française ! 
		 La notoriété et la compacité du Derringer Remington ont conduit de 
		nombreux fabricants à en proposer des copies ou des interprétations en 
		divers calibres, comme la firme Cobra déjà citée. Plusieurs répliques à 
		blanc (Kimar, Chiappa, Rhöm) ou inertes sont disponibles. 
		 Les petites dimensions de ce pistolet se prêtent particulièrement 
		bien à la commercialisation de jouets (inertes, à amorces ou à 
		fléchettes) pour les enfants dont les mains s’accommodent aisément de 
		l’objet. De très nombreux articles de ce type sont disponibles, réalisés 
		avec plus ou moins de réalisme. 
		 Et, bien entendu, de nombreux produits dérivés à l’effigie du 
		Derringer « Over & Under » sont présents sur le marché. 
		 L’un de ces objets dérivés a une histoire particulière. Un briquet en 
		forme de Derringer, de fabrication japonaise, a appartenu à Elvis 
		Presley, qui l’aurait offert à l’un de ses cousins. Ce briquet bien 
		modeste et sans valeur particulière a cependant fini par être vendu aux 
		enchères pour environ 6.000 dollars…Doit-on le surnommer « The King of 
		Lighters » ? 
		 Un exemple à suivre ? 
		 Pour en Savoir Plus Pour éviter tout risque de litige sur les droits de reproduction, 
		nous avons choisi (à regret) de ne pas représenter d’images, d’affiches 
		ou de photos d’acteurs des films cités, hormis les reproductions 
		philatéliques et les produits dérivés. Cependant, le site spécialisé 
		« Internet Movie Firearms Database » permet d’accéder à des milliers 
		d’informations dans ce domaine : 
		https://www.imfdb.org/wiki/Main_Page Pour les biographies des personnes citées et toutes les informations sur les films : 
		
		https://www.wikipedia.org/ 
		
		Article de magazine en français : Sur le Deringer Philadelphia :  Gazette des Armes, par Yves-L Cadiou, N°135, novembre 1984, page 50 Sur le Derringer Remington « Over & Under » : Gazette des Armes, par J.-R Clergeau, N°113, janvier 1983, page 43 Gazette des Armes, par Claude Flambourari, N°277, mai 1997, page 9 
 Jean-Christophe Plaquevent
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